Rome de notre correspondant
«Moins d'impôts pour tous.» En campagne électorale en 2001, Silvio Berlusconi avait fait de ce slogan l'arme de sa victoire. A la veille du scrutin, il avait même pris l'engagement solennel dans «un contrat avec les Italiens» signé sous les caméras de télévision, de supprimer trois des cinq taux d'imposition sur le revenu faisant passer le plus élevé de 43 % à 33 %. Trois ans plus tard, le Cavaliere doit battre en retraite. Devant la crise économique, l'état des finances publiques et les résistances de certains de ses alliés politiques, le patron de Forza Italia doit une nouvelle fois se résigner. 2005 devait être l'année de la grande réforme fiscale. Les baisses significatives sont renvoyées, sinon aux calendes grecques, du moins à l'année suivante et le chef du gouvernement ne parle plus de deux, mais de trois taux d'imposition.
Hier, la Chambre des députés a adopté en première lecture la loi de finances 2005 sans la révolution libérale promise. Berlusconi a reçu dans la foulée son vice-président du Conseil, Gianfranco Fini (Alliance nationale), pour tenter malgré tout une petite réforme fiscale afin de sauver la face. «J'ai dû changer d'idée, a admis la semaine dernière Berlusconi. Personnellement, j'aurais agi autrement mais les guerres se mènent avec les soldats dont on dispose.» Au-delà, le chef du gouvernement italien tente d'arracher à Alliance nationale un feu vert pour faire descendre en 2006 le taux d'imposition le plus haut de 43 % à 39