Tout ça pour ça ? Le 17 juin, Nicolas Sarkozy convoquait en fanfare, à Bercy, le gratin des fournisseurs et des grandes enseignes. Objectif : faire baisser de 2 % en 2004, et de 1 % supplémentaire en 2005, les prix de 3 500 références de grandes marques vendues en hypers et supers pour «redonner du pouvoir d'achat» aux consommateurs. Afin de parvenir durablement à une baisse, le ministre de l'Economie veut aller plus loin : réformer de fond en comble la loi Galland qui avait été adoptée en 1996 pour réglementer les rapports conflictuels entre industriels et distributeurs. Bercy ambitionne ainsi de faire baisser les prix de plus de 10 % en quelques années. Avant de reculer sous la pression des distributeurs, des industriels et de Matignon.
Quelle est la situation actuelle ?
A l'origine, la loi Galland avait un seul objectif : protéger les industriels contre la puissance d'achat massive d'une distribution toute puissante en leur permettant de fixer les prix des produits qu'ils vendent aux enseignes. Une fois par an, à l'automne, Nestlé, Coca, Danone et consorts transmettent leurs «propositions» de tarifs pour l'année suivante. Le hic ? Ces prix n'étant pas négociables au terme de la loi, et les industriels les révisant chaque année à la hausse en invoquant le renchérissement des matières premières ou les frais de recherche et développement, les étiquettes se sont envolées... au détriment des consommateurs. Les distributeurs, eux, ont vite trouvé la parade aux augmentations de le