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Libération

Une réplique bananière

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L'Europe relance la guerre de la banane face à l'Amérique latine, via les droits de douane.
publié le 23 novembre 2004 à 3h07

Bruxelles (UE), correspondance.

La guerre de la banane repart entre l'Union européenne et les pays d'Amérique latine. Les négociations entre les deux partenaires viennent de commencer à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), mais la partie semble mal engagée pour se résoudre à l'amiable. En jeu : le niveau des droits de douane appliqués aux importations de ce fruit en Europe.

Privilège. Depuis des années, les producteurs de bananes latino-américains ­ soutenus par les Etats-Unis, dont plusieurs compagnies sont implantées en Amérique latine ­, n'ont de cesse de dénoncer l'accès privilégié que l'UE réserve aux pays «ACP» (Afrique, Caraïbe, Pacifique). L'argument a porté puisque, condamnée en 1999 par l'OMC, l'UE a été contrainte d'accepter la suppression de son régime de quotas, datant de 1993, pour le remplacer à partir de 2006 par un système tarifaire reposant sur des droits de douane. Cet accord conclu en 2001 pour mettre fin à ce qu'on a appelé «la guerre de la banane» prévoit, en outre, que l'UE veille à ce que l'accès au marché européen des fournisseurs non-ACP soit au moins maintenu.

La phase cruciale s'ouvre maintenant. Il s'agit de déterminer le montant des droits de douane qui doivent entrer en vigueur au plus tard au 1er janvier 2006. Avant son remplacement, le commissaire européen au Commerce, Pascal Lamy, a dévoilé, fin octobre, la proposition de l'Union : un droit de douane de 230 euros la tonne. «L'esprit dans lequel nous travaillons est de laisser les parts de