Et si on considérait l'immigration autrement que «comme une contrainte, une série d'obligations liées à des textes internationaux ou constitutionnels» ! Avec ce «si», la Cour des comptes, dans un rapport rendu public hier, analyse le dispositif lié à «l'accueil des immigrants et l'intégration des populations issues de l'immigration». Pour aboutir à un constat : ça ne marche pas. Les populations issues de l'immigration vivent souvent des situations «indignes». Concentrées dans des zones géographiques aux difficultés croissantes, elles doivent en outre subir des «pratiques discriminatoires» dans l'accès au logement et au travail.
Même échec s'agissant «du nombre et des conditions de vie des étrangers en situation irrégulière». Or, selon la Cour des comptes, «cette situation de crise n'est pas le produit de l'immigration», mais «le résultat de la manière dont l'immigration a été traitée». Les termes pour la décrire sont : confusion, incohérence, contradiction et inadaptation. «Les institutions en charge de ces populations n'ont pas pris en compte le passage d'une immigration motivée par le travail et considérée comme provisoire à une immigration aujourd'hui majoritairement familiale et durable.»
La multiplicité des intervenants n'a rien arrangé. Il manque manifestement un pilote qui «permettrait qu'à tous les échelons de l'Etat une réelle unité de conception et d'approche se substitue aux divergences actuelles». Condition sine qua non pour régler en priorité la question de l'accu