Crash social et humain annoncé. La «révolution» de la libéralisation totale du textile et de l'habillement pourrait entraîner la perte de «millions d'emplois dans des pays qui figurent déjà parmi les plus pauvres de la planète». Amer constat dressé hier par un rapport de la CISL (Confédération internationale des syndicats libres), qui représente 148 millions de travailleurs dans 152 pays. Ce 1er janvier 2005, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) va mettre un terme à trente ans de système de quotas initié en 1974 avec l'Accord multifibre. Un saut dans une mondialisation débridée qui s'accompagne déjà d'une restructuration planétaire dans cette industrie qui fait (sur)vivre 40 millions de personnes.
Hégémonisme. La nouvelle équation économique ? Relativement simple. Alors que les multinationales des fringues devaient jusque-là atomiser leurs commandes pour ne pas dépasser les quotas d'exportation, elles achèteront désormais aux mieux-offrants. La Chine en tête. En 2010, selon la Banque mondiale, le pays trustera 50 % des exportations textile dans le monde contre 25 % aujourd'hui... Coût social de cet hégémonisme annoncé ? Un nivellement du travail par le bas. Surtout dans les pays qui n'ont pas pu ou pas su diversifier leur industrie face aux avantages compétitifs de la Chine. «Ils ne pourront soutenir la concurrence déloyale de la Chine où l'exploitation des travailleurs ne connaît aucune limite en raison de l'absence totale de droits syndicaux», dénonce la CISL. La s