Le RIF (registre international français) retrouve quelques couleurs. Six mois après que la majorité a battu en retraite sur son projet de création d'un pavillon bis qui devait permettre aux navires français de marine marchande d'embarquer des équipages composés quasiment exclusivement de marins étrangers, le projet pourrait revenir devant les députés début janvier.
Présentée initialement en 2003 et soutenue par le gouvernement, la proposition de loi envisageait de limiter à deux le nombre minimum de marins français à bord des navires tricolores, contre 35 % en pratique aujourd'hui (Libération du 12 décembre 2003). Rebaptisé «pavillon de complaisance français» par ses détracteurs, le RIF avait réussi pour la première fois en vingt ans à fédérer en intersyndicale (CGT, CFDT, CFTC, CGC, FO et autonomes) les organisations du personnel, et avait alerté plusieurs élus UMP du littoral atlantique, inquiets des conséquences sociales de ce texte. Bien qu'adopté par le Sénat en décembre 2003, le texte a été prudemment retiré en début d'année. Une nouvelle mouture du projet émerge lentement, au cours des dix réunions entre armateurs et syndicats qui ont eu lieu depuis avril. Les deux parties se seraient rapprochées : l'intersyndicale ne souhaite pas descendre le niveau des navigants français sous les 35 % alors qu'Armateurs de France (représentant le patronat) accepte ce taux de 35 % sur les navires bénéficiant d'un GIE (mesure fiscale incitative d'une durée de huit ans), mais souhai