Les routiers n'iront pas jusqu'à Paris. Les quelques centaines de transporteurs qui voulaient entrer dans la capitale pour dire leur colère ont été bloqués par la fermeté des pouvoirs publics. Devant les menaces de suspension du permis et de poursuites, les routiers qui avaient répondu à l'appel de l'OTRE (Organisation des transporteurs routiers européens) ont finalement décidé de rallier les grandes villes de province pour y manifester en fin de semaine. Hier, un ministre savourait : «On compte 197 camions sur les routes, cela ne nous fait pas bien peur.» Il ajoutait, rigolard : «D'autant qu'il paraît que la police est très efficace...»
Interrogé sur Europe 1, le ministre des Transports, Gilles de Robien, minimisait le conflit en insistant sur le fait que l'OTRE (qui revendique environ 3 000 PME parmi les 35 000 entreprises de transports en France) est «minoritaire et non représentative». Pourtant, la grogne des transporteurs, elle, est bien majoritaire, l'OTRE ne devant sa solitude dans l'action qu'aux divergences stratégiques des différentes fédérations. «Sur le fond, nous sommes tous d'accord», affirme Alain Bréau, président de TLF, une des grosses fédérations patronales : «Les pouvoirs publics ont foutu les entreprises françaises dans une situation de non compétitivité structurelle. Et Robien croit nous contenter en nous donnant des calmants.»
Comme l'OTRE, TLF demande des «avancées réelles» sur les deux dossiers qui, selon les transporteurs, grèvent la compétitivité des