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Libération

Bruxelles repousse les frontières du libéralisme

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Polémique sur un projet de directive déréglementant le secteur des services.
publié le 26 novembre 2004 à 3h11

Bruxelles (UE) correspondance

Que vous soyez plombiers, architectes, pharmaciens, avocats ou notaires..., retenez bien cette abréviation : PPO, pour «principe du pays d'origine». C'est le nerf de la guerre du projet de libéralisation des services au sein de l'Union européenne. Pour ses partisans (la Commission et les libéraux), le PPO est la formule magique qui facilitera les prestations de services transfrontières, dopera la compétitivité et l'emploi, fera baisser les prix et améliorera le choix et la qualité des services offerts aux consommateurs. Pour ses opposants (en gros, la gauche mais aussi beaucoup de députés européens de centre droit), c'est au contraire, une dérégulation aveugle qui donne carte blanche aux entreprises pour qu'elles déplacent leurs sièges sociaux vers les Etats membres ayant des normes sociales, fiscales et environnementales moins exigeantes. Bref, un dossier qui promet de belles empoignades.

Moins d'obstacles. Le chantier de la libéralisation a été entamé en janvier par la Commission européenne dans un projet de législation visant à établir un cadre général pour les services dans les 25 Etats membres de l'UE. Un vaste secteur qui représente autour de 60 % du PIB de l'Union européenne et près de 65 % de l'emploi. L'enjeu est donc de taille. Officiellement, il s'agit de «faciliter la vie des entreprises en éliminant les obstacles à la liberté d'établissement». Le PPO, le principe du pays d'origine, permet aux prestataires exerçant de manière légale le