Le très populaire patron de Nissan Carlos Ghosn, condamné au freinage d'urgence, c'est une situation nouvelle et assez inattendue. Le second constructeur automobile nippon, Nissan Motor (dont Renault détient 44,4 % du capital), a annoncé hier qu'il était contraint de suspendre les opérations dans trois de ses usines japonaises pour «un total de cinq jours en novembre et décembre». Soit un manque à produire estimé à 25 000 véhicules.

La raison de cette panne de moteur, qui entraîne un arrêt provisoire des chaînes, est une pénurie en approvisionnements d'acier (plaques et matériaux) chez les fournisseurs de Nissan. En l'occurrence le no 1 japonais Nippon Steel et le groupe sidérurgique JFE Holdings. «C'est une situation sans précédent» a reconnu hier un porte-parole du pôle automobile franco-japonais.

Nissan est donc la première grande victime mondiale de la pénurie de l'acier causée, en partie, par une croissance chinoise particulièrement gloutonne en matière première. Les producteurs d'acier soulignent, pour justifier ces tensions d'approvisionnement et la hausse des prix, qu'ils doivent eux-mêmes batailler avec les producteurs de coke et de ferrailles. Selon le leader mondial, Arcelor, le prix du minerai de fer a augmenté de 30 % en deux ans, celui des ferrailles de 100 % en un an et celui du coke de 400 % en un an. Sans parler du prix du fret maritime qui lui aussi explose.

Faut-il se préparer à une possible paralysie de toute l'industrie mondiale ? «C'est un problème spécifi