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Libération

Mots d'ordre tous azimuts au défilé des cheminots

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Dans un climat social apaisé à la SNCF, la mobilisation parisienne d'hier n'a pas atteint le succès espéré.
publié le 26 novembre 2004 à 3h10

Il y a des couleurs et du son place de la Bastille. Le rouge de la CGT beaucoup, le vert de Sud un peu, la casquette blanche des retraités de la SNCF, les nuages de fumée dégagés par les «torches» et un concert assourdissant de sifflets. Tout cela a de la gueule, mais les 50 000 participants escomptés par les huit fédérations appelant à cette manifestation nationale et unitaire ne sont pas au rendez-vous. «Nous sommes près de 50 000», annonce à la foule Didier Le Reste, à la tête des cheminots CGT. Pour la police, leur nombre ne dépasse pas 15 000.

«Pas facile de mobiliser dans un climat social qui s'est apaisé», confirme Jean-Philippe, 32 ans, chef de poste d'aiguillage. Ces dernières semaines, les organisations syndicales ont d'abord signé le premier accord salarial d'entreprise depuis dix ans, puis, à l'exception de FO et de Sud, un accord d'«alerte sociale» de prévention des conflits remisant au placard les velléités gouvernementales de légiférer sur le service minimum. «Ce qui ne veut pas dire qu'il n'existe pas de motifs de manifester», poursuit Jean-Philippe. En tête du cortège, une banderole attrape-tout proclame : «Pour la création d'emplois au statut, pour l'augmentation des salaires et des pensions, pour le développement.» Mais comme le dit Michel, 77 ans, retraité et ancien de l'exploitation dans la Mayenne, «on n'est pas venus faire du catégoriel, c'est de la défense du service public qu'il s'agit».

Principale cible des manifestants, la politique de fret de la SNC