Bruxelles (UE) correspondance
Gilles Savary, eurodéputé socialiste français, un proche de Laurent Fabius mais favorable à la Constitution européenne, explique son opposition au projet de directive.
Vous êtes très remonté contre le principe du pays d'origine (PPO), pourquoi ?
Je ne suis pas contre un espace unique pour les services à terme, mais pas à n'importe quelles conditions. Ce projet de directive est un véritable coup de force. C'est le testament spirituel de l'ultra libéral et ex-commissaire Frits Bolkestein. Normalement, un libéral défend une concurrence équitable. Là même pas. C'est la voie de la paresse. On lève tous les obstacles qu'ils soient justifiés ou non. On ne se préoccupe pas d'harmoniser les différentes professions, et elles sont très nombreuses. On décrète tout simplement que les prestataires de services peuvent travailler dans n'importe quel pays sous le régime fiscal, social et juridique du pays où il est établi. Le PPO, c'est la clause du pays le plus favorable aux entreprises. Un vrai nivellement général par le bas. C'est le premier encouragement public à la délocalisation.
Quelle est la solution ?
La seule, c'est de rejeter purement et simplement ce texte et d'élaborer des directives sectorielles avec une harmonisation préalable. Le commissaire néerlandais Bolkestein voulait faire le plus vite possible pour devancer tous les textes protecteurs en cours, notamment ceux du livre blanc sur les services publics. Le Parlement a engagé une course de lenteur. O