Berlin de notre correspondante
«Baissez l'euro.» Gerhard Schröder a tiré le premier, mercredi matin, alors que l'euro cotait 1,3160 dollar vendredi soir, la devise européenne atteignait le record de 1,3329 dollar. Profitant des discussions parlementaires sur le budget 2005, le chancelier allemand a fait part de son inquiétude face à l'envolée de l'euro. Jeudi, les économistes partaient à leur tour à l'assaut. Peter Bofinger, l'un des cinq sages du comité d'économistes indépendants qui font des recommandations régulières au gouvernement, a appelé la Banque centrale européenne (BCE) à baisser les taux et à soutenir le dollar. Puis Hans-Werner Sinn, directeur de l'institut IFO, a déclaré que les interventions sur les marchés des changes sont tout à fait «adéquates» pour endiguer la baisse du dollar.
Changement de cap. C'est la première fois que les dirigeants allemands se montrent aussi sensibles à la montée de l'euro. Début 2004, quand il avait franchi 1,20 dollar, ils étaient restés d'un calme olympien par rapport aux Français. Cette fois c'est l'inverse. Pourquoi ce brusque changement de cap ? D'abord, l'indice du climat allemand des affaires (Ifo Index) s'est très sérieusement détérioré. Publié jeudi, l'indice du mois de novembre ressortait à 94,1 points contre 95,3 points en octobre. C'est le plus mauvais résultat depuis septembre 2003.
La hausse du pétrole et le cours de l'euro ont totalement démoralisé les patrons allemands. «Aucun institut allemand n'avait envisagé que