C'est l'un des grands chantiers sociaux à venir : l'emploi des «seniors» qui n'ont parfois pas plus de 45 ans devrait mobiliser les partenaires sociaux d'ici à janvier. Il s'agit de la conséquence de la réforme des retraites et d'une particularité française : le taux d'emploi des plus de 55 ans plafonne à 32 % contre plus de 50 % ailleurs en Europe. La mobilisation commence à prendre. Notamment avec de nombreux colloques sur le sujet. Dont celui organisé demain à Paris par l'International Longevity Center (ILC), un lobby présidé par la professeure Françoise Forette, l'une des pionnières de la gériatrie en France.
On parle très peu des «vieux» au travail en France, pourquoi ?
Les choses commencent à bouger, mais c'est vrai qu'il y a ici un racisme antivieux bien plus fort que dans les pays anglo-saxons. Tout fonctionne sur l'image, et du coup, on discrimine les vieux à cause de leur âge. Par ailleurs, peu de gens acceptent de se présenter comme vieux ou retraité : on dit, je suis ancien de ci ou ça. Jamais, je suis retraité.
Comment faire évoluer ce regard sur les «vieux», notamment au travail ?
L'ILC fait du lobbying auprès des autorités européennes, mais aussi des chefs d'entreprise pour expliquer qu'un retournement démographique est inimaginable. L'allongement de l'espérance de vie est un fait : les plus de 60 ans représenteront bientôt plus de 20 % de la population. Les entreprises vont devoir garder leurs travailleurs âgés si elles ne veulent pas perdre leurs réservoirs