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Libération
Portrait

Un jeune loup sans frontières

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Koray Tastan, 33 ans, a créé son agence de pub après des études aux Etats-Unis.
publié le 29 novembre 2004 à 3h12

A Istanbul

Sur sa carte de visite, le nom de son entreprise se détache en blanc sur fond rouge. Les couleurs du drapeau turc. Smart est le nom de son agence de publicité, «créée au pire moment de la crise, il y a deux ans, au moment où la croissance du PIB était négative». Koray Tastan a 33 ans. Aucune vanité dans ses propos, mais une explication : «Notre économie était tellement chaotique qu'elle nous a renforcés. C'est pourquoi nous sommes si entreprenants et dynamiques.»

Originaire du nord-est de la Turquie, une des régions les plus pauvres du pays, sa famille a émigré à Istanbul quand il était adolescent. Comme 17 000 jeunes Turcs chaque année, Koray a traversé l'Atlantique. A étudié à la Michigan State University et y est resté, dans la foulée, une dizaine d'années. Pourquoi les Etats-Unis plus que l'Europe ? «Parce que ce sont les leaders du monde, tout simplement. C'est là-bas que les choses se créent.» Mais l'appel du retour a été plus fort, et le publicitaire est revenu monter son agence au pays.

L'ouverture des négociations pour adhérer à l'Europe, il l'attend, lui aussi, de pied ferme. «C'est essentiel, surtout pour nous qui vivons des marchés publicitaires des entreprises. Nous attendons que les compagnies viennent s'implanter en Turquie.» En plus de Toshiba ou TDK, c'est donc de nouveaux clients qu'attend Koray, mais aussi la «stabilité économique et politique», seule manière de développer durablement son affaire. Et l'homme ne manque pas d'arguments : «L'Europe a