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Libération

Veolia: la CGT se dévoile devant la justice

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Le syndicat attaque l'auteur d'un livre affirmant que la direction achète la paix sociale.
publié le 29 novembre 2004 à 3h13

Après des décennies de pudeur, la CGT a opté pour le grand déballage devant un tribunal. La question est fâcheuse : Vivendi Environnement (aujourd'hui Veolia) a-t-il arrosé ses syndicats maison pour acheter la paix sociale ? En décembre 2003, Jean-Luc Touly, électron libre de la CGT, a détaillé dans un livre (l'Eau de Vivendi, les vérités inavouables, éd. Alias) leurs petits et grands avantages, peu compatibles à ses yeux avec un syndicalisme de combat. Sa propre organisation (CGT-Veolia et Fédération des services) n'a pas apprécié la dénonciation et a porté plainte en diffamation. L'audience, vendredi à Paris, n'a pas vraiment été à la gloire des syndicats. Jean-Luc Touly détaille, fiches de paie à l'appui, les divers bonus dont bénéficient certains permanents : primes d'astreinte, primes de logement, forfaits d'heures sup... De quoi parfois doubler un salaire.

Rétorsion. Pour Franck Leroux, responsable national de la CGT-Veolia et plaignant du jour, tout ceci ne serait que maintient d'avantages antérieurs à la fonction syndicale : «Si on diminue le pouvoir d'achat des délégués, plus personne ne voudra le devenir.» Problème : quand est signé, en 2001, un accord sur les 35 heures supprimant le paiement des heures supplémentaires pour les 14 000 salariés de l'ancienne Compagnie générale des eaux, les permanents syndicaux conservent, eux, leur quota fictif d'heures sup. C'est cela qui énerve Christophe Mongermont, délégué FO, seul syndicat franchement contestataire (en rétorsio