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Libération

Chez Schneider Electric, l'informatique ne répond plus

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En grève depuis quinze jours, les ingénieurs dénoncent l'externalisation du service.
publié le 30 novembre 2004 à 3h14

Grenoble envoyée spéciale

Trois filles tendent des téléphones portables allumés à bout de bras en direction de la salle. Au bout du fil, des employés de Schneider Electric isolés sur les 24 autres sites français du groupe écoutent le déroulement de l'assemblée générale des grévistes du département informatique de Schneider. Depuis deux semaines, ces derniers occupent les sites du groupe à Grenoble, où sont employés les deux tiers des informaticiens français de la société. La direction de ce spécialiste de l'appareillage électrique (74 000 salariés et 8,8 milliards d'euros de chiffre d'affaires) leur a annoncé, en juin 2003, sa décision d'externaliser la totalité de son service informatique pour la confier au groupe Cap Gemini. Au 1er février 2005, la quasi-totalité des 380 informaticiens français, sur les 800 que compte Schneider Electric dans le monde, doit se retrouver employé par Cap Gemini.

«Révolution». La pilule n'est pas passée. Le 15 novembre, ils ont donc décidé de poser leurs souris, jusqu'à obtenir les compensations et garanties demandées. Pour la plupart d'entre eux, il s'agit de leur première grève. Dominique, récemment mandaté CGT, explique : «Il n'y avait parmi nous aucune culture du syndicalisme. L'individualisme a toujours dominé. D'ailleurs, on n'a jamais vraiment été solidaire des mouvements sociaux chez Schneider. L'annonce de l'externalisation a constitué une vraie révolution. Pour la première fois, les informaticiens se sont sentis directement concernés.