La Chine n'est plus seulement «l'usine du monde» qu'on a l'habitude de décrire, elle devient son centre de recherche-développement. Avec des coûts salariaux deux à trois fois plus bas qui permettent de casser un peu plus les prix pour vendre davantage. Ainsi, la société commune fondée en novembre 2003 par le groupe américain 3Com, spécialisé dans les réseaux d'entreprises (informatiques et télécommunications), avec l'équipementier chinois Huawei vient d'annoncer un chiffre d'affaires de 250 millions de dollars (dont la moitié à l'export), alors qu'il tablait sur 200 millions.
Qualifié.
«Ce joint-venture est un petit bijou qui va devenir encore plus profitable et dynamique, lance Pierre Goyeneix, le patron de la filiale française de 3Com, de retour d'un voyage à Shanghai. La Chine a un double aspect. Elle produit pour pas cher, grâce à la sous-évaluation du yuan (la devise chinoise, ndlr) et aux coûts salariaux. Tout le monde, dans notre secteur, fabrique en Asie du Sud-Est.» D'où des taux de marge faramineux. Exemple avec un routeur (système d'aiguillage pour réseau) : vendu 1 000 euros, il coûte 35 euros à fabriquer en Chine «et l'an prochain 5 euros». Le deuxième aspect, c'est une main-d'oeuvre de plus en plus qualifiée. «Nous n'aurions aucune chance si nous nous battions avec des concurrents comme Cisco avec les mêmes armes. Ils ont des volumes de production vingt fois supérieurs. On a déplacé le débat.»
Déplacer le débat, c'est donc bénéficier d'ingénieurs aussi bien formés