Toulouse de notre correspondant
Les salariés CGT d'Airbus ont bon fond : au lieu d'attendre tranquillement le 10 mars et le procès aux prud'hommes pour discrimination syndicale, les 182 adhérents ont décidé de tendre la main à la direction. Puisque la solution judiciaire est «nuisible», selon eux, «à l'image de l'entreprise», les syndiqués CGT disent préférer «la voie de la négociation».
Devant le siège de l'entreprise, la CGT a déployé lundi ses banderoles. Les 182 discriminés des sites de Toulouse, de Nantes, de Méaulte et de Saint-Nazaire ont déjà été reconnus comme tels par Airbus en juin 2003. Avec rattrapage d'indice et de salaires depuis janvier 2000. Mais c'est l'évaluation des dommages et intérêts sur des carrières de parfois trente ans qui n'a pas été faite. La direction s'était donné quatre mois pour en rediscuter. Le délai est depuis longtemps écoulé. A trop attendre, menace le délégué central Christian Marty, c'est face à «plus de 250 salariés et retraités» qu'Airbus va se retrouver devant les prud'hommes. Le dernier cas concernant l'entreprise s'est conclu en mars devant la cour d'appel de Paris attribuant près de 108 000 euros à chacun des quatre cégétistes plaignants. «La direction n'a rien à gagner à prolonger le bras de fer», plaide Christian Marty.
La discrimination syndicale a été mise en place dès les années 70 par Maurice Papon alors PDG de Sud-Aviation, selon les syndiqués. Politique qui a valu à l'un d'entre eux d'être isolé en 1975 dans les combles de l