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Libération

Budget électoral en Grande-Bretagne

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Fort d'une croissance de plus de 3 %, le gouvernement annonce une série de mesures.
publié le 3 décembre 2004 à 3h17

Londres de notre correspondante

Ils passent pour nourrir l'un envers l'autre de l'amertume, des jalousies, et toute une série de vils sentiments. Hier, pourtant, lorsque Gordon Brown, le chancelier de l'Echiquier, a exposé son projet de budget pour 2005 devant la Chambre des communes, Tony Blair était aux anges. Son ministre des Finances a remis sa copie en affichant la satisfaction du bon élève, pointant les promesses accomplies et nourrissant le futur d'un nombre suffisant de carottes pour que chaque catégorie d'électeurs se sente concernée.

C'est le dernier budget avant la remise en jeu du mandat des travaillistes, et l'élection des députés qui devrait avoir lieu en mai. Et un argument clé pour convaincre. Parmi les promesses électorales à court ou à long terme, le gouvernement travailliste propose notamment une série de mesures pour faciliter la garde des enfants et la création massive de places de crèche.

Mais c'est le tableau global qui est un argument électoral. L'année 2004 devrait se terminer avec un taux de croissance de 3,25 %. Déficit annuel et dette ont été réduits. L'inflation est maîtrisée. Les taux d'intérêt sont relativement bas, même si la Banque d'Angleterre a procédé cette année à plusieurs augmentations du taux de base. L'une des «règles d'or» que Gordon Brown s'est fixées est de ne recourir à l'emprunt que pour investir. Le budget 2005 est une fois de plus bâti sur ce scénario. Ses adversaires conservateurs le soupçonnent de masquer la réalité des chiffres