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Libération

La filière poulet résiste

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Elle refuse la pression des hypers et préfère s'entendre.
publié le 3 décembre 2004 à 3h17

La filière avicole a décidé de la jouer à la dure. Face à l'extension du système des enchères inversées par les hypers, les fédérations et les grosses pointures de la volaille comme LDC ou Doux font le gros dos. Et menacent de passer à l'attaque à coups d'envahissements des magasins et des centrales d'achat qui pratiquent ce jeu infernal (lire ci-contre). Géant Casino est notamment dans le collimateur de la Confédération française de l'aviculture (CFA), qui regroupe éleveurs, abatteurs et industriels. Le mot d'ordre : «Face à une trop grande pression, la profession a intérêt à s'entendre.» Et à résister. Début octobre, ECM, la puissante centrale d'achat de Casino, lance un appel d'offres en enchères inversées pour obtenir des milliers d'oeufs de ses fournisseurs. Très vite, la filière du poulet tricolore, notamment la marque d'oeufs Matînes, réagit. «Nous avons cessé de participer à une opération dont le résultat est écrit d'avance : celui qui gagne est celui qui fait le prix le plus bas, surtout avec ce type de produit à faible valeur ajouté», explique Christian Marinov de la CFA. Selon lui, ce genre d'enchères peut permettre au distributeur de faire baisser sa facture «oeuf» de 40 % ! Mais le plus inquiétant selon les professionnels de l'aviculture, c'est que des fournisseurs étrangers ­ notamment espagnols ­ peuvent aussi participer aux enchères et décrocher le marché, compte tenu de leurs charges sociales souvent plus faibles. Le tout sans garanties sanitaires : «Au prix