«J'étais arrivée au taquet, au bout du bout.» Elle a une quarantaine d'années et vient de quitter son poste dans un cabinet d'outplacement. «Quand il s'agissait d'accompagner les salariés licenciés, je comprenais pourquoi je faisais ce métier. Mais de plus en plus clairement, il a fallu aider l'entreprise à se débarrasser de ses employés...» Elle veut maintenant travailler dans une association, «retrouver des enjeux humains». Et participe aux Unités de formation du management associatif (UMA). Thème de la journée : «Recruter, animer, fidéliser les bénévoles.»
Il existerait un million d'associations, qui réuniraient 12 millions de bénévoles et 1,6 million de salariés. «De plus en plus nombreux à venir du secteur privé», observe Pierre Birambeau, animateur de la journée et cofondateur du Téléthon. L'entreprise, trop inhumaine, les rebute. Paradoxe : l'enjeu de ces journées de formation est justement de professionnaliser les associations... D'un intervenant à l'autre, on emprunte à l'entreprise sa langue de bois («Il faut marketer son association»), on utilise ses ratios («Les bénévoles attendent de leur engagement un retour sur investissement.») Pour débarrasser le bénévolat de son image ringarde, Passerelles & Compétences, «cabinet de recrutement» de bénévoles haut de gamme, explique aux stagiaires comment elle l'a rebaptisé en «volontariat de compétence».
«La concurrence entre associations s'accroît, décrypte Pierre Birambeau. Le bénévole d'aujourd'hui n'est plus celui des ann