Le bébé Soupline en avait sans doute marre de la douceur. Le fabricant de dentifrice et de produit vaisselle Colgate-Palmolive a annoncé hier un plan mondial de restructuration avec au menu 4 500 licenciements sur quatre ans, soit 12 % des effectifs, et la fermeture d'un tiers des 78 usines du groupe.
Il s'agit «d'améliorer la position de leader mondial» de la firme américaine, annonce sobrement le groupe dans un communiqué où l'impact social de ce plan n'apparaît qu'au douzième paragraphe, loin derrière la «maximisation de l'efficacité de la publicité mondiale», la «culture de l'amélioration continue» ou «la solide croissance des dividendes».
Même si le groupe a évoqué quelques soucis avec le prix des matières premières ou une concurrence accrue, le plan de restructuration vise avant tout «une croissance supérieure des bénéfices et davantage de dépenses dans la publicité», a précisé le patron de Colgate, Reuben Mark. Il y avait urgence : en 2003, Colgate a engrangé 1,4 milliard de dollars de bénéfices pour 9,9 milliards de chiffre d'affaires. Avec le coup de hache annoncé hier, le groupe escompte 250 à 300 millions de dollars annuels d'économie dès 2007, dont la plus grande partie sera réinvestie dans les spots de pub pour Ajax, Colgate et autres produits d'hygiène. Le groupe compte aussi regrouper et centraliser plusieurs fonctions informatiques.
Aucune usine française ne devrait fermer, a annoncé, hier, aux représentants du personnel, la direction de la filiale hexagonale, q