Jean-Pierre Raffarin a eu beau jurer, hier, au cours de sa conférence de presse «Contrat 2005» (lire page 13), qu'«il ne s'agit pas d'enterrer le dossier», la réforme radicale de la loi Galland, prévue par Nicolas Sarkozy avant son départ de Bercy pour l'UMP, semble définitivement plombée, au profit d'une simple «révision». Au nom d'une relance rapide de la consommation des ménages, cette réforme profonde du texte de 1996 qui régit les relations délicates entre fournisseurs et distributeurs devait faire baisser en deux ans d'au moins 3 % en moyenne les prix de milliers de produits de grandes marques dans les hypers et les supers. Effrayé par les conséquences redoutables de la vente à perte pratiquée dans les hypers au Pays-Bas (17 000 emplois perdus sans relance réelle de la consommation), le Premier ministre a enfoncé le clou hier, soulignant qu'«il ne faut pas dévaloriser le travail en dévalorisant les prix à l'excès».
Torpiller. Autant de propos qui tintent agréablement aux oreilles du nouveau ministre du Commerce, le très chiraquien Christian Jacob. C'est lui qui reprend le dossier «réforme de la loi Galland» avec une certaine jubilation : depuis que Sarkozy s'est lancé, le 17 juin, Jacob n'a eu de cesse de le torpiller. Question de culture : le ministre est un ancien élu des Jeunes Agriculteurs. C'est pourquoi Jacob va prendre son temps : «La bonne réforme est une réforme partagée. Je me donne environ jusqu'à la mi-février pour que la commission que j'ai mise en plac