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Libération

Les trop grosses ficelles d'une boîte de carton

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La société Otor a dépensé beaucoup d'argent dans une bataille d'image contre Carlyle, son actionnaire menaçant. Au point que ses deux patrons sont mis en examen.
publié le 10 décembre 2004 à 3h24

C'est l'histoire d'un vilain fonds d'investissement américain lié à la famille Bush qui voulait prendre le contrôle d'une formidable entreprise française dirigée par deux patrons courageux... Ainsi pourrait commencer un conte inspiré par le conflit opposant le fonds Carlyle à Jean-Yves Bacques et Michèle Bouvier, les dirigeants d'Otor, une entreprise de carton ondulé de 3 000 salariés. Un conte naturellement écrit par le camp Otor. Alors que le gouvernement valorise «l'intelligence économique» et la résistance des PME françaises face aux prédateurs financiers anglo-saxons, le combat Otor-Carlyle est devenu un symbole. Pourtant, le conte va peut-être se transformer en cauchemar. Hier, les gentils de la fable, Bacques et Bouvier, ont été mis en examen pour «abus de biens sociaux» et «usage de faux». Ils auraient pioché dans la caisse pour se défendre contre Carlyle. Retour sur le conflit.

A l'aide. L'histoire commence en 2000. Otor, proche du dépôt de bilan, appelle à l'aide Carlyle. Le fonds met 45 millions d'euros en échange d'une participation minoritaire, mais avec possibilité de prendre le contrôle de la société si elle ne se redresse pas assez. Dès 2001, le fonds estime que les résultats ne sont pas au rendez-vous. Et cherche à appliquer le pacte d'actionnaires, signé un an plus tôt. Les dirigeants d'Otor refusent et multiplient les procédures judiciaires. Mais après quelques mois, ils se rendent compte qu'ils ont peu de chance de gagner. Ils reconnaissent même aujourd'hu