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EADS joue la concorde le temps de lancer l'A350

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Conçu en deux versions, le nouvel Airbus, qui volera à partir de 2010, concurrencera le futur 7E7 de Boeing.
publié le 11 décembre 2004 à 3h25

Le conseil d'administration d'EADS, qui détient 80 % d'Airbus au côté de l'anglais BAE Systems, a réussi à mettre de côté ses guerres intestines pour se décider à lancer l'A350, le concurrent du futur 7E7 de Boeing. Vendredi matin, à Amsterdam, les représentants des actionnaires français, allemands et espagnols ont rangé leurs couteaux pour pondre un communiqué pontifiant qui explique que cet «A350 créera de la valeur au profit, non seulement des clients d'Airbus, mais aussi de ses actionnaires». Une profession de foi qui n'engage à rien puisque le groupe se refuse à présenter un chiffrage précis de son investissement.

En tenaille.

Ce n'est pas une, mais deux versions de l'A350 que le groupe a décidé de faire voler à partir de 2010. La première ­ 245 passagers ­ pourra parcourir 15 900 kilomètres, contre 13 900 pour la seconde qui pourra transporter 285 passagers. Une façon de prendre en tenaille la version 7E7-900 de Boeing, jugée comme la plus menaçante pour Airbus. Au total, ce programme devrait coûter un peu plus de 4 milliards d'euros, contre 6,7 milliards pour le joujou concurrent.

Joli retournement de la part d'Airbus qui expliquait, il y a encore un an, qu'il n'avait rien à craindre de la dernière trouvaille de Boeing. Début 2004 cependant, après un tour du monde des principales compagnies aériennes clientes de l'avionneur européen, John Leahy, le directeur commercial d'Airbus (un Américain...) revient un peu affolé : «Les compagnies nous demandent ce que l'on propose f