Norrent-Fontes (Pas-de-Calais) envoyée spéciale
Sous les néons du faux plafond, les ouvrières sont assises, alignées, la tête recourbée sur leur ouvrage. Une chanson pop à la radio recouvre le vritt-vritt des machines à coudre. Si l'on s'approche d'un poste de travail, on peut voir que les tables ont été rallongées par des bouts de contreplaqué collés au gros Scotch. Et que des petites lumières ont été installées auprès de chaque machine. Ça n'a l'air de rien. Mais, pour les trente-cinq ouvrières de l'atelier de confection Guy Leroy, dont la moyenne d'âge dépasse les 48 ans, «ça change la vie». «Ici, on fabrique des costumes de sécurité pour les gendarmes, les pompiers, explique Jocelyne, 55 ans, contredame. Un gendarme, c'est costaud. Son costume pèse lourd. Avec les extensions de table, on est soulagées du poids du tissu. Et comme c'est de la matière sombre, et qu'on n'est plus toutes jeunes, les petites lumières nous permettent d'y voir clair.»
Ces deux aménagements sont la conséquence d'un programme régional pour l'emploi des seniors, baptisé Reper'âge. Profitant des fonds européens du programme Equal (lire ci-contre), les comités d'emploi du Nord-Pas-de-Calais ont décidé de rassembler partenaires sociaux (CFDT, CFTC, FO, CFE-CGC, CGPME) et locaux (chambres de commerce et d'industrie, Agefos, médecine du travail) pour mettre en route plusieurs actions. «On a commencé par lancer une étude avec l'Insee, raconte Dominique Dilly, chargé de mission au comité de bassin d'emploi