En France, les entreprises n'aiment pas les «vieux». Mais, le 1er janvier, elles vont apprendre à les chérir et à les garder. A cette date, fini les préretraites. Le dispositif qui a permis, durant des années, de faire partir des cohortes de salariés dont l'âge parfois ne dépasse guère 45 ans s'arrête. Tous les grands groupes, de l'automobile à la banque en passant par les transports ou l'agroalimentaire, ont abusé du système pour réduire leur masse salariale. A partir de janvier, le défi va s'inverser : il va falloir faire travailler plus longtemps les seniors. Pour les salariés, le changement est également de taille. La réforme Fillon des retraites impose un allongement progressif de la durée de cotisation et donc de la présence au travail. Il faudra 42 annuités de cotisations pour espérer toucher une pension complète...
Plaisanterie. Seulement, imaginer les bureaux et les ateliers repeuplés en un rien de temps de quinquagénaires joyeux relève pour l'instant d'une aimable plaisanterie. Réputés peu productifs, considérés comme chers à cause de leur ancienneté, peu adaptables aux règles de la concurrence mondiale et aux contraintes du business, tout est bon pour pousser le futur troisième âge vers la sortie, y compris en enfreignant la loi. Selon l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), la France cumule deux records : les jeunes entrent dans la vie active à un âge très avancé, et le taux d'activité des plus de 50 ans est l'un