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UE: l'Italie soupçonnée d'avoir truqué sa dette

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Bruxelles s'interroge sur des «erreurs» comptables qui auraient permis au pays d'intégrer la zone euro.
publié le 13 décembre 2004 à 3h27

Rome de notre correspondant

Débat de statisticiens ou manipulation délibérée ? Après la découverte de la falsification des comptes économiques de la Grèce qui avait volontairement sous-évalué son déficit pour respecter le seuil de 3 % du PIB imposé pour intégrer la zone euro, l'Italie est à son tour sur la sellette. Depuis quelques semaines, Rome qui avait in extremis rejoint, en 1998, le club des premiers adhérents à la monnaie unique malgré une dette publique dépassant les 120 % du produit national brut est en effet sommée de s'expliquer sur certaines incohérences comptables.

Casse-tête. La semaine dernière, Amelia Torres, le porte-parole du commissaire européen en charge des affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia, a ainsi publiquement fait part de sa «préoccupation» ainsi que de ses «doutes» et exigé «une clarification rapide» de la situation. Concrètement, Bruxelles cherche à comprendre pourquoi la dette publique italienne, tombée d'environ 13 points en cinq ans, ne décroît pratiquement plus alors que le gouvernement de Silvio Berlusconi continue d'annoncer des déficits budgétaires annuels inférieurs à 3 % du PIB. De 120,5 % en 1997, l'endettement est ainsi passé à 107,9 % en 2002 pour se stabiliser aux alentours de 106 % depuis 2003. A ces bizarreries statistiques s'ajoutent des écarts entre la somme des bons du Trésor émis chaque année par l'Italie pour financer sa dette et le montant du déficit public. En 2003, par exemple, Rome a emprunté pour 4,9 % de son