Moscou de notre correspondante
Après Ioukos, est-ce maintenant Vimpelcom qui va être abattu par les autorités russes à coups de redressements fiscaux ? La question a fait souffler un vent de panique sur la Bourse russe qui a perdu plus de 8 % la semaine dernière, sa plus grosse chute de l'année. Comme Ioukos, l'ancien numéro 1 du pétrole russe en voie de démantèlement, Vimpelcom était jusqu'à présent considéré comme une entreprise plutôt modèle en Russie : l'opérateur du deuxième réseau national de téléphonie mobile connaît une croissance prodigieuse (lire ci-dessous). Comme Ioukos encore, Vimpelcom vient pourtant de recevoir un redressement fiscal qui paraît très arbitraire : 120 millions d'euros pour le seul exercice 2001.
A la différence de Mikhaïl Khodorkovski, l'ancien patron de Ioukos qui défiait ouvertement Poutine, le principal actionnaire russe de Vimpelcom, l'oligarque Mikhaïl Fridman, ne s'est guère aventuré sur le terrain miné de la politique russe. Mais son groupe Alfa tente de prendre une part de contrôle du troisième opérateur russe de téléphonie mobile, MegaFon, lequel serait très lié au Kremlin, et même à la famille Poutine (le conditionnel est de rigueur, faute de transparence du marché russe). En effet, Lioudmila Poutine, la femme du Président, a travaillé à Telekominvest, le principal actionnaire de MegaFon. Elle en serait même restée un actionnaire masqué, selon une rumeur rapportée par des journaux russes. L'actuel ministre russe des Télécommunications, L