Pékin fait maille arrière. Les pays les plus pauvres s'alarment-ils de l'hégémonie programmée de la Chine avec la fin des quotas textile le 1er janvier 2005 ? Le ministère du Commerce chinois a laissé entendre hier qu'il allait imposer des taxes à l'exportation sur ses produits bas de gamme. Une façon de répondre aux craintes des pays les moins avancés Bangladesh, Cambodge, Sri Lanka qui ont misé leur développement sur le textile. Un secteur qui peut assurer jusqu'aux trois quarts de leurs revenus à l'exportation.
Premier exportateur d'habillement avec 28 % du marché mondial, contre 19 % en 1995, la Chine tente, avec ce petit geste, de rassurer des pays du Sud qui risquent de perdre des millions d'emplois dans la bataille... Pourtant, fin novembre, Pékin avait opposé (avec l'Inde, le Pakistan, et Hongkong) une fin de non-recevoir à un groupe de pays (Turquie, Maroc, île Maurice, etc.) qui souhaitait juste que l'OMC prépare une «étude sur les conséquences de la fin des quotas». Mais l'Union européenne a alors insisté «pour que la Chine fasse preuve de modération». Du coup, «Pékin, pressé de toute part, a finalement décidé de faire preuve d'une certaine souplesse», estime le Canadien Denis Audet, économiste à l'OCDE. Tout est relatif : en taxant le textile bas de gamme, Pékin préserve les pays les plus pauvres, mais pousse ses industriels à monter en gamme... Et à s'attaquer aux pays limitrophes des grands marchés, qui, depuis dix ans, tentent de se créer des niches dans la