Et voilà la rigueur. Deux mois après son arrivée à la tête d'EDF et un an avant l'ouverture du capital de l'entreprise, Pierre Gadonneix a présenté mardi, devant les principaux cadres dirigeants de l'entreprise, son plan industriel jusqu'à 2007. Le nouveau patron de l'électricien public s'est bien gardé de prononcer le vilain mot de «rigueur», mais la réalité est bien celle-là. «On ne peut pas demander à nos clients et à notre actionnaire de faire des efforts sans que l'entreprise assume sa part de responsabilité», assure un porte-parole. Derrière le mot «entreprise» il faut ici comprendre «agents». Car, à partir de fin 2005, l'entreprise devrait s'engager dans un plan massif de réduction des emplois. Selon les syndicalistes, entre 15 000 et 20 000 postes pourraient être supprimés d'ici à 2007 (sur 167 000 agents). Même si la direction d'EDF conteste ce chiffrage, elle reconnaît volontiers son principe : «Avec les départs massifs en retraite, on pourra procéder à une réduction de la masse salariale, qui sera compensée partiellement par une politique de redéploiement des effectifs au sein du groupe.»
La machine à calculer de Pierre Gadonneix est formelle : il faut trouver 30 milliards d'euros en trois ans pour ne pas être obligé de renier ses ambitions de leader européen de l'énergie. Dans quel tiroir trouver une telle enveloppe ? L'ex-patron de GDF a réparti ses billes en trois tas de 10 milliards. Le premier paquet devrait provenir de l'augmentation de capital de l'entrepris