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Libération

Comment l'épineux dossier a refait surface

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Après quatre décisions de justice et la nomination d'un expert, l'affaire semblait enterrée.
publié le 17 décembre 2004 à 3h31

Pour celui qui aurait raté le début, le film judiciaire de Metaleurop est pour le moins compliqué. On se rappelle que le largage de la fonderie de Noyelles-Godault (ou Metaleurop Nord) par sa maison mère Metaleurop SA, avait permis à cette dernière de jeter 830 salariés sans plan social et de laisser à la Région un site pollué. Après pas moins de quatre décisions de justice et la nomination d'un expert, on pensait le dossier enterré. D'autant que, depuis octobre 2003, la maison mère a été placée en redressement judiciaire. Pourquoi alors le retour soudain du dossier ? Tentative d'explication.

La première instruction a été calamiteuse pour le gouvernement. Roselyne Bachelot, alors à l'Environnement, s'était mis en tête d'en découdre avec Glencore, l'actionnaire suisse (à hauteur de 32 %) de Metaleurop. La ministre pensait obtenir de la justice la nomination d'un expert indépendant qui pourrait mouiller Glencore. Une requête destinée à arracher au richissime courtier suisse des dizaines de millions d'euros pour financer la dépollution du site. Mais la justice déboute la ministre. Grosse claque pour le gouvernement.

L'autre instruction est autrement plus compliquée. Elle cherchait à prouver que la filiale Metaleurop Nord n'avait aucune autonomie financière ni stratégique vis-à-vis de sa maison mère. C'était la seule condition pour obtenir l'extension du redressement judiciaire à Metaleurop SA, et donc pour mettre la main sur ses actifs pour financer un plan social digne de ce nom