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Libération

La justice offre une revanche aux anciens de Metaleurop

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publié le 17 décembre 2004 à 3h31

«C'est l'histoire de 830 petites fourmis qui sont en train de rendre fou un gros éléphant (1).» Devant les portes du tribunal de Douai, Jean-Louis Martin, ancien ingénieur de Metaleurop Nord, jubile. Hier, les fourmis ont gagné une bataille. La cour d'appel a étendu la liquidation judiciaire de Metaleurop Nord à Metaleurop SA. Elle a reconnu que les deux patrimoines n'en faisaient qu'un, que la fille était dépendante de sa maison mère. Un retournement que plus grand monde n'espérait. Plusieurs décisions de justice avaient confirmé l'indépendance et l'autonomie de la fonderie de Noyelles-Godault vis-à-vis de sa maison mère (lire ci-contre). Les 830 salariés mis à la porte ne pouvaient donc demander des comptes à la holding. Conséquence : ni plan social ni dépollution du site.

Mise à mort. Que va-t-il se passer à présent ? Les Metaleurop réclamaient 50 000 euros. Ils en ont obtenu moins de 15 000 de l'Etat. Ils ne toucheront pas le reste de sitôt. Pour une raison simple, Metaleurop SA a été mis en redressement en octobre 2003. Aucune des cinq banques françaises créancières n'avait alors voulu remettre au pot, préférant le dépôt de bilan. Jusqu'à cette mise à mort, les salariés de Noyelles-Godault espéraient bien trouver dans les tiroirs de leur maison mère argent et actifs à revendre. Aujourd'hui, ce rêve a disparu. Très endetté, le groupe Metaleurop ne ressemble plus à grand-chose. A part une filiale allemande de 700 personnes, l'entreprise emploie une trentaine de salariés en