Y a-t-il vraiment un suspense américain pour Ioukos ? Hier, la juge du tribunal des faillites de Houston (Texas) a poursuivi les auditions des représentants du géant pétrolier russe qui a demandé à bénéficier de la protection de la loi américaine sur les faillites. Comme si cette loi dite du «chapitre 11» était envisageable pour le groupe russe en déshérence financière, qui pourrait ainsi placer ses actifs à l'abri de ses créanciers. «Nous pensons que ces auditions sont autant de bons signes», a indiqué Mike Lake, porte-parole du groupe au Texas.
Les avocats de la filiale américaine du pétrolier ont demandé mercredi la mise en faillite sous législation américaine dans l'espoir d'arrêter le processus de vente aux enchères de sa principale filiale, Iouganskneftegaz, prévue dimanche. En Russie, l'épopée américaine de Ioukos fait ricaner. «C'est une tentative désespérée pour faire échouer la vente aux enchères de Iouganskneftegaz», mais «ni les fonctionnaires russes, ni Gazprom [considéré comme favori pour la future acquisition] ne l'ont prise au sérieux», a relevé le quotidien Vedomosti.
En revanche, les banques qui doivent prêter 13 milliards de dollars à Gazprom pour cet achat (JP Morgan, ABN Amro, BNP Paribas, Deutsche Bank, Dresdner Kleinwort Wasserstein) «se montrent nerveuses», ajoute le journal. Ces banques étrangères ont des opérations aux Etats-Unis et, si la justice américaine décidait de placer Ioukos sous «chapitre 11», elles pourraient y rencontrer des difficultés.
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