Menu
Libération

Le parapluie américain ne sauvera pas Ioukos

Article réservé aux abonnés
Sa principale filiale doit être bradée malgré le soutien de la justice texane.
publié le 18 décembre 2004 à 3h32

Moscou, de notre correspondante.

Dimanche, 16 heures à Moscou, le marteau devrait tomber sur Ioukos : malgré une décision de dernière minute de la justice américaine, les autorités russes indiquaient vendredi soir avoir bien l'intention d'en finir enfin avec le groupe pétrolier de l'insolent Mikhaïl Khodorkovski, qui avait osé tenir tête à Vladimir Poutine. «C'est maintenant une question de principe pour le gouvernement russe, expliquait vendredi Valery Nesterov, analyste pétrolier du fonds d'investissements russe Troïka Dialog. Vue la résonance publique qu'a prise cette affaire, le gouvernement n'a plus d'autre solution que de mener ces enchères.» La principale filiale de Ioukos, Iouganskneftegaz, qui assure 1 million de barils de pétrole par jour (62 % de la production de Ioukos) doit être bradée dimanche à un prix de départ de 8,65 milliards de dollars. Le repreneur choisi par le Kremlin est Gazprom, géant semi-public du gaz, dirigé par un favori de Vladimir Poutine, Alexeï Miller.

Immixtion. Pugnace jusque dans l'agonie, le groupe Ioukos a pourtant obtenu vendredi une décision d'un tribunal américain de Houston (Texas), ordonnant la suspension pour dix jours de la vente de ses actifs. Arguant qu'il compte un nombre important d'actionnaires américains et que la législation américaine a une «juridiction mondiale», Ioukos a demandé à être placé sous la protection du «chapitre 11» : la loi américaine sur les faillites qui permet à une entreprise en naufrage de conserver ses ac