Marionnaud cherche «un directeur financier de haut niveau». C'était indiqué dans le Figaro de samedi, de la bouche même de Marcel Frydman, président du premier distributeur français de parfums, soucieux d'«améliorer le système de contrôle interne». Trop tard ? Déjà reportée à trois reprises, la publication des résultats semestriels du groupe était intervenue quelques heures auparavant, vendredi soir, avec près de deux mois de retard sur le délai légal. Ils sont accablants.
Perplexité. Au premier semestre, Marionnaud accuse une perte nette abyssale de 79 millions d'euros, quand il affichait, pour la même période de 2003, un bénéfice révisé de 6,37 millions. C'est la première fois que l'entreprise affiche des pertes depuis son entrée en Bourse, en 1998. Surtout, ses résultats ont été «lourdement affectés par des changements de méthodes comptables et des corrections d'erreurs», imposées jusqu'à la dernière minute par les commissaires aux comptes. Et, de ce fait, allégés de 93 millions d'euros.
Les effluves du doute flottaient déjà depuis quelque temps autour de la comptabilité du groupe. L'ancien commissaire aux comptes de Marionnaud, le cabinet KPMG, avait déjà exprimé sa perplexité quant à l'exercice 2003. Notamment sur les inscriptions comptables des chèques et cartes fidélité. Le groupe, qui se targue d'avoir distribué plus de 7 millions de ces cartes, n'avait en effet pas comptabilisé les remises offertes sur les produits vendus. D'où une majoration des bénéfices. Cette anné