Un sapin de Noël pour l'ambiance. Trois braseros pour conjurer le froid. Du pain perdu et des litres de café pour reprendre des forces. Depuis lundi dernier, une centaine de salariés bloquent, nuit et jour, l'entrée du dépôt H & M du Bourget (Seine-Saint-Denis). Et menacent d'«y rester jusqu'à l'an prochain s'il le faut». Certains ont été embauchés en 1998, lorsque le groupe suédois de prêt-à-porter s'est implanté en France. Après plusieurs années passées à décharger des camions, tous entendent profiter de la santé florissante du groupe. Payés «un peu moins de 1 000 euros net par mois», ils réclament une hausse de salaire de 11 %.
Cadence. En 2000, une première grève leur avait permis d'obtenir un treizième mois et une prime annuelle d'intéressement. Décidée pour trois ans, cette prime a été supprimée en mars dernier. Pendant ce temps, la marque communiquait sur ses bénéfices records. Développait son réseau de distribution, qui compte aujourd'hui 65 magasins en France. Et voyait, grâce à l'opération «Lagerfeld for H & M», ses ventes grimper de 24 % en novembre.
Cette success-story donne aux salariés du Bourget des envies de revendication. «Plus il y a de points de vente à approvisionner, plus il faut travailler vite», déplore Gemina, 47 ans, employée depuis 1998. «Or les cartons pèsent jusqu'à 20 kg, et le matériel n'est pas toujours en bon état. L'an dernier, deux trolleys (mécanismes suspendus destinés à transporter les marchandises, ndlr) me sont tombés dessus.» Jusqu'en ma