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Libération

Les salariés de Lesieur ferment le robinet d'huile

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Plusieurs sites font grève depuis vendredi. La rupture de stock menace.
publié le 21 décembre 2004 à 3h34

Bordeaux, correspondance.

Les 105 salariés de l'usine de raffinement et de conditionnement de Lesieur, à Bordeaux, en grève illimitée depuis vendredi, ont réussi à rallier à leur cause d'autres sites du groupe. «La totalité de la fourniture d'huile va être stoppée», avertit Jean-Pierre Jaragoyhen, délégué syndical FO. Hier à 10 heures, les 250 employés du site de Dunkerque, cessaient le travail à leur tour. Quant aux unités de trituration de graines de Rouen, Compiègne et Bassens (Gironde), il faut compter avec deux heures d'arrêts de production par jour.

La machine est grippée depuis le 16 décembre. Ce jour-là à Asnières (Hauts-de-Seine), au siège de Lesieur, détenu par le groupe Saipol et qui fournit 98 % des huiles de table en France, s'ouvre la négociation sur les augmentations de salaires. Les syndicats veulent une hausse de 3 % et une prime de 600 euros. La direction propose une augmentation de 1,8 %. «Inadmissible», pour Xavier, 40 ans, conducteur régleur, quinze ans de maison, qui n'admet pas que «les dirigeants engrangent toujours plus de profits, qui ne redescendent jamais vers la base». Cette fois, avec la hausse de l'essence, de sa mutuelle, et un salaire englouti pour moitié dans le loyer, il est persuadé qu'il ne pourra «plus suivre».

«Lesieur est la vache à lait d'un groupe qui fait de la croissance externe. Il vient de racheter Puget», renchérit Patrick Verdun, délégué syndical CGT. Dans la cafétéria de l'usine bordelaise, implantée sur les quais en bord de Garo