Un tour de vis supplémentaire à la veille de Noël. C'est ce que redoutent les pêcheurs français, et leurs homologues espagnols et portugais notamment, principaux pêcheurs européens, alors que les ministres des Vingt-Cinq de l'Agriculture et de la Pêche sont réunis depuis hier à Bruxelles (comme chaque année à cette date) pour discuter des quotas annuels de prise et des taux admissibles de capture (lire ci-contre). Car depuis le lancement de la réforme de la pêche communautaire en 2002 par Franz Fischler, l'ancien commissaire européen, le cap de Bruxelles reste le même : sauver les espèces de poissons jugées les plus menacées de disparition par les experts du Conseil international d'exploration de la mer (Ciem), comme le cabillaud, la sole et l'anchois, en imposant aux professionnels de la pêche des mesures de rationnement et de contrôle chaque année plus contraignantes (Libération du 8 décembre).
Le Maltais Joe Borg, nouveau commissaire européen à la Pêche, n'a pas l'air de vouloir s'écarter de l'orthodoxie définie par Fischler : il serait même «un peu fondamentaliste», dénonce le ministre portugais de l'Agriculture, Carlos Costa Neves. Et plaide, au titre de 2005, pour une baisse moyenne de 20 % de plus des quotas, toutes espèces confondues.
Menace. A en croire Pierre-George Dachicourt, le patron du Comité national des pêches, le round annuel 2005 se présente mal pour les 23 000 professionnels français. «Les informations qui filtrent des négociations nous inquiètent beaucoup.