Il n'aura pas fallu d'interminables discussions pour que les Vingt-Cinq réunis à Bruxelles parviennent à plier, dans la nuit de mardi à mercredi, un accord sur la pêche européenne en 2005. Après une seule grosse journée de négociations menées sous la houlette de la présidence néerlandaise, la Commission, réputée pour son souci de préserver les espèces de poissons menacées de surpêche, a renoncé aux mesures les plus spectaculaires que préconisait Joe Borg, le nouveau commissaire européen à la Pêche. Sous la pression des pays dits «amis des pêcheurs» (France, Espagne, Portugal, Irlande), la Commission s'est résolue à ne pas fermer de vastes zones de pêche aux professionnels européens : la mer du Nord, riche en cabillauds, ou l'Atlantique et ses langoustines au large des côtés espagnoles resteront ouvertes aux pêcheurs. Mais la Baltique orientale et un pan de la mer Celtique se verront interdits de pêche à la morue, au grand dam des marins lituaniens et britanniques.
Autre succès pour Dominique Bussereau, le nouveau ministre de l'Agriculture, et Elena Espinosa, son homologue espagnole : ils ont obtenu de la Commission qu'elle n'abaisse pas de 85 % le plafond des captures d'anchois dans le golfe de Gascogne. Il ne sera réduit que de 10 % l'année prochaine. Même mansuétude pour d'autres espèces de poisson. «Les plafonds de prises de soles, cabillauds, baudroies et merlus, qui constituent les principaux quotas français de poissons, seront stabilisés l'année prochaine», explique le