Un précédent. Ce que les Etats-Unis n'ont pas osé faire, l'Europe y est finalement parvenue : ne pas se contenter de condamner Microsoft pour abus de position dominante mais lui imposer des sanctions. Et l'obliger à modifier son sacro-saint Windows. Grâce à la décision rendue hier par la Cour européenne de justice de Luxembourg (lire ci-contre), le numéro 1 du logiciel se voit contraint de proposer dès le mois prochain deux versions de son produit phare, l'une avec le complément Media Player permettant d'écouter de la musique ou de regarder des vidéos, l'autre sans. «C'est la première fois que Microsoft est obligé de scinder une application de son système d'exploitation», se félicite Dave Stewart, directeur juridique adjoint de RealNetworks, dont les produits sont en concurrence avec Windows Media Player. Objectif souhaité avec cette «mesure corrective» : permettre aux consommateurs de choisir librement leur logiciel audio-vidéo, alors que Microsoft n'hésite pas à imposer le sien en l'intégrant à Windows.
Gonflé à bloc.Le jugement d'hier a donc une portée inédite. Habituée à imposer des règles aux entreprises industrielles (par exemple, des cessions d'activités pour cause de position dominante), l'Europe est également en mesure de le faire dans le domaine de la propriété intellectuelle, en exigeant une modification de l'offre. «C'est un premier pas, estime Dave Stewart. Il s'agit de faire en sorte que le choix des consommateurs soit basé sur le mérite et non sur des pratiques