Stockholm de notre correspondant
La bagarre se poursuit entre les syndicats suédois et une entreprise du bâtiment lettone qui construit une école au nord de la capitale suédoise (Libération du 7 décembre). En jeu : la crainte d'un dumping social en provenance des pays baltes, nouveaux entrants dans l'Union européenne. Le tribunal du travail de Stockholm a donné raison mercredi à Byggnads, le syndicat suédois des ouvriers du BTP, qui a entamé depuis le mois dernier le blocus du chantier pour protester contre le refus de la société lettone L & P de signer les accords collectifs suédois. Début décembre, un blocus de solidarité a également été lancé par la fédération des électriciens. Depuis, le chantier tourne au ralenti. La compagnie lettone qui emploie une quinzaine d'ouvriers lettons avait refusé en juin de signer les accords collectifs suédois qui les auraient obligés à augmenter les salaires de 40 %. L & P, signataire des accords collectifs dans son pays, s'estime discriminée. Les Lettons affirment que les mesures coercitives des Suédois vont à l'encontre des règles européennes en faveur de la libre circulation et de la libre concurrence.
Loi minimaliste. Ce dossier d'apparence anodine est devenu au fil des semaines une véritable affaire d'Etat qui a provoqué un froid entre la Suède et la Lettonie et qui mobilise le monde politique et syndical suédois pour la défense du modèle en vigueur dans les pays scandinaves. C'est le sacro-saint système d'accords collectifs forts négoc