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Au Caire, le textile est à prix cassés pour l'Aïd el-kébir

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publié le 25 décembre 2004 à 3h37

au Caire

Accroupis dans les travées du premier Carrefour ouvert en Egypte, en banlieue du Caire, près du très sélect golf de Qattameya, les deux petits garçons sont ravis : ils ont trouvé le bouton «marche». Les genoux mécaniques se mettent en branle, la barbe blanche et le bonnet rouge oscillent et l'insupportable boîte à musique intégrée repart pour un tour de Jingle Bells. Ce Père Noël automate est le clou du rayon «Noël» de l'hypermarché. Planté au milieu des sapins démontables en plastique aux branches en forme d'écouvillons, il attire irrésistiblement des nuées de gamins, dont les mamans, têtes nues, légèrement voilées ou intégralement cachées sous leur niqab noir, regardent avec curiosité les boules et les guirlandes proposées sur les gondoles.

A l'entrée de la galerie marchande, une gigantesque structure en forme de sapin, composée de centaines de poinsettias, donne le ton. Mais la quasi-totalité des familles qui arrivent à Carrefour semble se désintéresser totalement de tout ce décorum de Noël. Elles sont venues pour le rayon textile qui brade tout à 5 livres égyptiennes (0,80 euro). A quelques semaines de l'Aïd el-kébir, fête durant laquelle on s'offre des vêtements neufs, l'affaire est intéressante. Il y a plus d'un mois, toute la ville s'est ruée sur les lanternes de ramadan bon marché «made in China» et trouvé à un bon prix les yamish, fruits secs traditionnels du mois sacré, transformant les 8 500 m2 de l'hypermarché en souk bariolé. Autre succès promo, l'opérati