New York de notre correspondant
Pour l'Américain moyen qui veut acheter une maison, Fannie Mae est quasiment incontournable. Depuis 1968, l'entreprise a fait du refinancement immobilier sa spécialité. L'année durant, ses publicités se succèdent sur les écrans de télévision, toutes sur le même thème: la famille aux maigres revenus qui peut enfin réaliser son «rêve» et accéder à la propriété.
Bonus juteux. Au royaume de Fannie Mae pourtant, tout n'est pas parfait. Il y a dix jours, après une enquête entamée en septembre, la SEC, le gendarme de la Bourse américaine, a estimé que le groupe s'était rendu coupable de fraude comptable et l'a obligé à réviser ses comptes sur quatre ans, entre le 1er janvier 2001 et le 30 septembre 2004. Selon les enquêteurs, l'entreprise aurait gonflé ses bénéfices de plus de 9 milliards de dollars (6,65 milliards d'euros) durant cette période.
Mais, en milieu de semaine, l'affaire a encore rebondi alors qu'à Wall Street nombreux sont ceux qui estiment que la SEC pourrait bientôt ouvrir une nouvelle enquête sur l'enrichissement «illégal» de certains des dirigeants de Fannie Mae. Les soupçons sont maintenant dirigés sur le PDG Franklin D. Raines, qui a abruptement annoncé sa retraite mardi, tandis que son directeur financier, J. Timothy Howard, présentait sa démission. Selon le Financial Times et certains quotidiens américains, les deux hommes seraient en fait soupçonnés d'avoir volontairement approuvé la manipulation des comptes afin de pouvoir bénéfic