Rien qu'au mois de décembre, les salariés d'H & M, Lesieur, Total ou ElcoBrandt ont engagé des grèves ou débrayages pour des augmentations de salaire. A l'image des routiers, ou de la fonction publique qui appelle à une journée d'action en janvier, ils estiment avoir perdu 5 % de pouvoir d'achat en cinq ans. Selon le ministère de l'Emploi, le salaire mensuel de base de l'ensemble des salariés a augmenté de 2,6 % sur un an. Mais le revenu réel disponible des ménages n'a progressé que de 1,2 %, contre 2,8 % en moyenne sur la période 1998-2002. «Beaucoup d'entreprises ont limité les augmentations générales au profit des individuelles : les inégalités s'accroissent», ajoute Michel Coquillion, de la CFTC. «Et les "salariés pauvres", au temps partiel imposé, sont de plus en plus nombreux, estime Francine Blanche, secrétaire confédérale de la CGT. Le cocktail est explosif, les salaires seront l'un des grands enjeux de 2005.» Explications avec Philippe Célis, spécialiste des questions sociales au cabinet de conseil aux entreprises Epsy.
Assiste-t-on au retour des revendications salariales ?
Depuis environ un an, et plus encore depuis la rentrée, les revendications salariales réapparaissent dans les tracts et les journaux syndicaux, comme lors des conflits. C'est notamment le cas dans les services, de plus en plus industrialisés : les métiers ont beaucoup évolué sans que les salariés aient l'impression d'avoir empoché une contrepartie financière. Dans le secteur bancaire, on observe qu