Si jamais au cours de ce week-end de réunions familiales et de gueuletons en tout genre, il arrivait que la conversation ripe par inadvertance sur le niveau de l'euro, Libération a pensé à vous. Voici un petit kit, pour comprendre les enjeux, porter la contradiction à un éventuel thuriféraire de l'euro fort (ou vice versa). De quoi animer votre repas.
Partons du début. L'euro est haut, c'est entendu. Vendredi, il a battu record sur record face au billet vert, bondissant jusqu'à 1,3549 dollar pour atteindre son plus haut niveau depuis son lancement en 1999. A votre interlocuteur qui vous dit que cela ne peut plus durer, vous rétorquerez que cette grimpette n'est pas si effrayante. Depuis son premier jour de cotation officielle, la monnaie unique européenne a ainsi progressé d'environ 16 %. C'est l'argument défendu vendredi par le ministre des Finances néerlandais, Gerrit Zalm, contredisant au passage son homologue Hervé Gaymard qui avait tenu, jeudi, des propos très catastrophistes.
Si vous préférez aller dans le sens du Français, il suffit de changer de référentiel. Depuis le 26 octobre 2000 son plus bas historique à 0,8230 dollar la devise européenne a bondi de 65 %. Ce qui devient beaucoup plus inquiétant.
Reste le coeur du débat. Cette hausse est-elle grave ? Ou, dit autrement, la BCE doit-elle baisser fortement ses taux pour ralentir cette envolée ? Les partisans d'une monnaie forte défendent ardemment une indépendance farouche de la Banque centrale européenne vis-à-vis