Rome de notre correspondant
Entre Rome et Paris, il y a de l'électricité dans l'air et devant les tribunaux. Après quatre ans de tensions et d'imbroglios politico-économiques autour du contrôle d'Edison, deuxième groupe italien d'électricité (après Enel), EDF a annoncé, il y a quelques jours, son intention de faire appel à un arbitrage international pour faire valoir ses droits. Le colosse énergétique français veut éviter de se retrouver dans la situation ubuesque consistant à posséder plus de 82 % du holding qui chapeaute Edison (à hauteur de 62 %), sans avoir légalement plus de 2 % des droits de vote. En 2001, pour protéger son secteur énergétique national, le gouvernement Berlusconi, qui dénonçait le manque de réciprocité de la part de la France, avait en effet répondu à l'acquisition de 18 % de ce holding, Italenergia Bis (IEB) par EDF en imposant, par décret, ce seuil de 2 % des droits de vote. Depuis, les différents actionnaires n'ont pas réussi à trouver un terrain d'entente pour débloquer l'impasse.
A l'approche du mois de février 2005, la situation se détériore. Car les accords conclus prévoient que les autres actionnaires d'IEB (Fiat Energia, le financier Romain Zaleski et trois banques italiennes), disposent à partir de cette date d'un droit de vente à EDF de leurs parts. En grande difficulté dans le secteur de l'automobile, le groupe Fiat, qui détient 25 % d'IEB, pourrait chercher à obtenir des liquidités en se débarrassant de ses actifs énergétiques. Et EDF se ret