Ils sont une trentaine de salariés du centre d'appels Téléperformance à faire le pied de grue devant le site du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne). A ressasser leurs conditions de travail toujours plus précaires et les menaces répétées de délocalisation vers le Maghreb. «La direction se croit en Tunisie... Elle ne respecte rien : toutes les occasions sont bonnes pour tirer nos droits vers le bas», explique un militant de SUD.
Le mouvement est parti de Lyon : la semaine dernière, une centaine de salariés s'étaient mis en grève. Ils ont repris le travail hier, avec la promesse de rencontrer, cet après-midi, le vice-président-directeur général de Téléperformance France, qui s'affiche comme le premier prestataire français de centres d'appels et emploie 4 000 personnes sur quinze sites. Hier, des employés du Kremlin-Bicêtre ont décidé de débrayer à leur tour. La direction, pour sa part, restait injoignable hier soir.
Précarisation. «On a commencé à sérieusement s'inquiéter quand un collègue d'origine tunisienne est revenu d'un séjour à Tunis en nous racontant que Téléperformance ouvrait un troisième site dans ce pays», explique Karim Belmahjoub, délégué CGT à Lyon. En août, les salariés lyonnais s'aperçoivent que des confrères tunisiens répondent également aux appels des clients de Cegetel, dont Téléperformance est le prestataire. «Ça s'est passé de la même manière pour la délocalisation des activités Wanadoo, analyse le syndicaliste. La première année, ils n'ont délocalisé que 20 % de