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Libération
Interview

«Le changement conduirait à l'instabilité»

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publié le 28 décembre 2004 à 3h38

Pékin de notre correspondant

Rattaché à l'Institut de la finance et de la banque de l'Académie chinoise des sciences sociales, Yi Xianrong commente les débats entourant la parité fixe du yuan par rapport au dollar. Un point de vue officieux provenant d'un think tank lié au gouvernement chinois, qui cherche à faire passer un seul message : la Chine ne changera pas de politique à court terme.

Quel est le premier critère des autorités chinoises dans ce débat ?

Le souci numéro 1 du gouvernement est l'économie chinoise. S'il y a un changement de politique monétaire, cela peut avoir de sérieuses répercussions dans de nombreux secteurs : cela incite le gouvernement à la plus grande prudence.

Une plus grande flexibilité du yuan n'est-elle pas dans l'intérêt de la Chine ?

Aucune étude ne permet de conclure ce que serait le meilleur système. Pour la stabilité de l'économie nationale, le statu quo est préférable. Comme l'a dit le Premier ministre, plus il y a de spéculation, moins nous devons changer. Le changement conduirait à l'instabilité. A court terme, en tout cas, le gouvernement ne changera pas le cours du yuan.

Cela ne donne-t-il pas un avantage compétitif injuste aux exportations chinoises ?

L'opinion courante sur une sous-évaluation du yuan ne prend pas en compte certains éléments invisibles de l'économie chinoise tels que l'endettement des gouvernements locaux, les créances douteuses des banques, le déficit de la sécurité sociale... Les gouvernements étrangers ne devraient pas part