Pékin de notre correspondant
C'est un tout petit communiqué qui est tombé hier au moment où l'euro atteignait des nouveaux sommets, et le dollar et donc le yuan de nouveaux planchers. Peu avant que la devise européenne batte hier soir un nouveau record à 1,3639 dollar, la Banque centrale chinoise a réaffirmé sa volonté de maintenir la stabilité du taux de change du yuan par rapport au dollar. En d'autres termes, Pékin ne change surtout rien.
La devise chinoise, qui est «accrochée» au dollar américain depuis 1994 à un taux fixe (1 dollar pour 8,28 yuans), fait l'objet de spéculations depuis plusieurs semaines, certains opérateurs du marché pariant sur une prochaine réévaluation par rapport au dollar, en réponse aux pressions des partenaires commerciaux de la Chine. Ces derniers accusent le pays, déjà champion du monde de la croissance grâce à l'essor de son commerce extérieur, de se doter d'un avantage compétitif injustifié en suivant le dollar à la baisse. Les Etats-Unis, même s'ils bénéficient du lien fixe, font valoir un déficit record du commerce entre les deux pays, qui dépassera cette année 100 milliards de dollars, pour réclamer la réévaluation de la devise chinoise.
Pékin s'est publiquement engagé à évoluer vers un taux de change plus souple, sans doute par le biais d'une bande de fluctuation, et a récemment augmenté son taux d'intérêt pour la première fois en dix ans. Pour autant, aucun calendrier n'a été annoncé, et tous les analystes estiment que la Chine n'agira